Il n’est pas étonnant que les adolescents vivent les voyages scolaires comme des occasions de réjouissance totale dans la mesure où de nombreux jeunes n’ont pas été éduqués au sens de la responsabilité et de l’autonomie. Une autonomie qui, au contraire, doit être cultivée dès le plus jeune âge. C’est ainsi que le voyage scolaire à l’etranger se trouve être un moyen très efficace et sûr dans l’apprentissage de cette autonomie.
Laisser l’anxiété et la peur de côté
Le mois de mai est la saison des voyages scolaires et de l’anxiété pour les mères. Nombre d’entre elles sont en proie aux peurs les plus déraisonnables, comme celle de voir leurs enfants mourir de faim lors d‘un voyage scolaire à l’etranger, manquer de vêtements, se perdre en chemin et que les enseignants ne s’en aperçoivent pas. La pire crainte est que leurs enfants ne reviennent jamais, qu’il leur arrive quelque chose d’irréparable.
Le fait est que nous avons tendance à surprotéger les enfants et à générer des catastrophes. Mais dès l’âge de 10 ou 11 ans, lorsqu’ils partent pour la première fois en voyage, ils sont très intelligents et capables de gérer des vacances à partir de chez eux. À condition toutefois qu’ils aient été correctement responsabilisés dès leur plus jeune âge.
Quelles sont les étapes de cette responsabilisation ?
Beaucoup de parents hésitent beaucoup à responsabiliser leurs enfants, car ils craignent les risques collatéraux. Ils n’ont souvent qu’un seul enfant et le surprotègent. Or, l’enfant doit acquérir sa propre autonomie dès l’âge de deux mois, où il doit être placé par terre, sans tapis, comme dans les pays nordiques, afin qu’il fasse l’expérience de la liberté de mouvement et pas seulement de la protection des bras de ses parents.
À l’âge de trois ans, ils doivent pouvoir s’habiller et se déshabiller seuls. De trois à cinq ans, ils doivent apprendre à ranger leur chambre et leurs jouets.
Quel est le rapport avec l’autonomisation ?
L’acquisition de l’autonomie est un moyen efficace pour renforcer à la fois l’estime de soi et la capacité à maîtriser les situations. L’enfant doit commencer très tôt à se forger une image solide de lui-même. On voit beaucoup de parents qui, lorsque leurs enfants commencent à marcher, les suivent pas à pas, terrifiés à l’idée qu’ils tombent, mais tomber de leur petite taille comporte un risque relatif et non mortel, qu’il faut accepter pour que les enfants prennent confiance.
Il ne faut pas être surpris par les adolescents qui en font trop lors des excursions, pourquoi ? Parce qu’ils arrivent à cet âge sans jamais avoir été seuls et sans jamais s’être débrouillés seuls. Au contraire, il faut apprendre à un enfant de sept ans à savoir rester à la maison sans adultes. On peut et on doit le laisser tranquillement pendant quelques heures, sinon il n’apprendra jamais à se gérer de manière responsable. Il y a des parents qui emmènent leurs enfants de 15 ans à des fêtes et des dîners parce que « s’ils les laissent à la maison, ils vont faire des bêtises ». En disant cela, ils se reprochent de ne pas les avoir éduqués comme ils le devraient. Nous nous étonnons ensuite que les adolescents partent en voyage scolaire à l’etranger et fassent des dégâts dans la chambre d’hôtel, voire pire.
Autres étapes de l’autonomisation ?
À l’âge de six ans, les enfants peuvent être chargés de charger la machine à laver, de séparer les blancs des couleurs, les laines des cotons. À six ans également, ils doivent être capables de se faire un sandwich et même des toasts. Y a-t-il un risque de brûlure ? Et alors ? Ce n’est pas un danger mortel et tant qu’ils comprendront ce qu’est un danger, ils en resteront toujours inconscients et, en grandissant, ils seront confrontés à des risques de plus en plus grands.
On ne peut pas leur apprendre l’autonomie en voyage scolaire à l’etranger juste avant de partir. Un enfant bien élevé et responsable a plus de maîtrise de soi qu’un enfant qui a toujours été surveillé. Un enfant qui a toujours été surveillé ne saura pas se maîtriser.